Avocats : combien valent vos services ?

Dans un récent article publié dans le magazine canadien Slaw, Noel Sample, professeur de droit à l’Université de Windsor exprimait son inquiétude face à la difficulté des clients à évaluer le rapport qualité-prix des services légaux. Il dénonçait également le fait que le milieu juridique le fasse, « avec des méthodologies suspectes et opaques, comme les palmarès ».

Pierre-Claude Lafond professeur de droit à l’Université de Montréal, chercheur et avocat, dresse le même constat.

Des honoraires très variables

« La fixation des honoraires d’un avocat varie en fonction de plusieurs facteurs : sa réputation, son nombre d’années de pratique, la renommée du cabinet dans lequel il pratique, le type de dossier, le risque associé au dossier, etc. Un avocat travaillant seul peut exiger 150 $ l’heure, alors qu’un associé d’un grand cabinet en exigera 600 $ », précise Pierre-Claude Lafond.

Trop peu de mesures de la satisfaction client

Sans mesure de satisfaction client, les coûts que représentent les services d’un avocat peuvent sembler aussi inabordables qu’incompréhensibles, et contraindre les citoyens à ne pas retenir l’option de se faire représenter. « L’expérience client avec un cabinet d’avocats n’est malheureusement pas mesurée ni généralement diffusée, dit Pierre-Claude Lafond. Il n’est donc pas possible d’en être informé. Ce manque d’information nuit aux citoyens qui cherchent un avocat. »

Aucun lieu où se renseigner avant de passer à la caisse

Même si certains avocats offrent d’être rémunérés selon des honoraires conditionnels, qu’ils réclameront uniquement s’ils obtiennent gain de cause sur l’affaire, le client est dans une situation incertaine et risquée vis-à-vis de ses finances. « Même si cela leur est permis, les avocats ne font pas de publicité sur leurs honoraires, et la facturation à l’heure empêche toute prévisibilité du montant total de la facture », affirme Pierre-Claude Lafond.

D’autres approches à explorer

Les avocats sont invités à revoir leur mode de facturation. Les citoyens sont en effet de plus en plus désireux d’obtenir une évaluation préalable des coûts pour les services qu’ils recevront. « Dans un contexte d’accès difficile à la justice, les avocats doivent offrir leurs services selon des modalités nouvelles, soutient Pierre-Claude Lafond. Cela peut être des services à forfait (dont le montant est connu d’avance), des services à la carte ou encore des services de consultation ouverts, payables mensuellement ou annuellement. On trouve des exemples intéressants de ces nouvelles offres sur Internet… »

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