Devenir huissier de justice : mode d’emploi

Des emplois de bureau, ceux du domaine juridique ? Pas tous. L’huissier de justice, lui, est au cœur de l’action. Gros plan sur cette profession méconnue.

L’huissier exécute les perquisitions, saisies et expulsions requises par le tribunal, et remet des documents officiels. Cet officier de justice peut aussi émettre un constat officiel ; afin de prendre acte de dommages causés à une propriété, par exemple. Il peut par ailleurs jouer un rôle de négociateur, notamment pour conclure une entente de remboursement échelonné avec un mauvais payeur.

« Nous sommes rarement les bienvenus chez ceux à qui nous rendons visite, reconnaît François Taillefer, président de la Chambre des huissiers de justice du Québec (CHJQ) et associé principal chez Paquette & Associés. Mais mon travail me donne la satisfaction de contribuer directement à ce que la justice soit rendue. »

Selon Emploi Québec, les perspectives d’emploi comme huissier de justice sont actuellement favorables dans la province, qui compte 425 huissiers en exercice.

Une profession encadrée

Ne s’improvise pas huissier qui veut. Au Québec, seuls les membres de la Chambre des huissiers de justice – leur ordre professionnel au Québec – sont autorisés à porter ce titre et à en remplir les fonctions.

Pour y arriver, les candidats formés au Québec doivent détenir un diplôme d’études collégiales en techniques juridiques ou un baccalauréat en droit. Ceux qui ont suivi une formation semblable à l’extérieur de la province sont invités à soumettre une demande d’équivalence à la CHJQ. Au terme de l’analyse du dossier, la Chambre pourra exiger une formation complémentaire. Un cours sur le droit canadien, par exemple.

Les aspirants huissiers devront ensuite suivre une formation de quatre semaines prodiguée par la CHJQ, effectuer un stage de six mois sous la supervision d’un huissier en exercice et obtenir au moins 60 % à l’examen professionnel de la CHJQ.

L’abc du stage

« Une grande partie de notre métier s’apprend sur le terrain, pas dans les livres », souligne François Taillefer. D’où l’importance du stage.

Ce sont les futurs huissiers eux-mêmes, parfois avec l’aide du service de placement de leur institution d’enseignement, qui doivent trouver un bureau prêt à les accueillir pour cette portion de leur formation.

« En général, il est assez facile de trouver un stage, dit le président de la CHJQ. Il s’agit surtout de choisir un bureau où le stagiaire aura envie de travailler par la suite : bien souvent, on voudra l’embaucher ! »

Le souci de l’exactitude et du respect des règles, le tact, le sang-froid et la capacité de supporter la pression sont les qualités essentielles pour faire sa place dans le métier.

« C’est une profession exigeante. Les journées de travail sont longues et les interventions sont souvent tendues. Mais on ne s’ennuie jamais », conclut François Taillefer.

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